Comment démarcher un éditeur de BD ?

Recevant ponctuellement différents projets, parfois d’amateurs, cet article devrait permettre d’y voir un peu plus clair.

Actuellement, compte tenu de la philosophie de la structure éditoriale, nous ne prenons pas de nouveaux projets (cette phrase sera à virer si les premières ventes seront assez satisfaisantes pour prendre de nouveaux risques).

Néanmoins, ce qui peut toujours servir, voici quelques pistes (attention, cela peut différer d’une maison d’éditions à l’autre, n’hésitez pas à consulter leurs sites !).

1- Avant de présenter un projet, posez-vous déjà cette question : est-ce que votre projet a le niveau requis pour être éditable ?
Vous avez bossé sur un projet, vous l’avez montré à votre famille, à vos amis, ils vous ont tous dit qu’il était sympa, que c’était cool mais – surtout si c’est votre premier projet – n’hésitez pas à le montrer à des professionnels (amenez votre book dans les salons pour demander des conseils, en règle générale, les auteurs acceptent bien volontiers quand ils sont disponibles et que c’est demandé poliment).
Il vaut mieux avoir des conseils, des critiques pour avancer que de commencer directement par des refus ou des absences de réponses.

2- Sélectionnez bien les éditeurs à qui vous voulez envoyer votre projet…
Si l’éditeur ne fait que de la BD d’humour et que votre projet est un roman graphique de 300 pages en noir et blanc sur la perte de votre amour de jeunesse, c’est inutile d’aller le démarcher.

3- Pensez que vous allez vous adresser à un être humain (sauf de rares exceptions mais nous ne citerons pas les noms ^_^) donc soignez votre première approche.
Pourquoi nous disons cela ? Parce que nous avons reçu des propositions qui ressemblent à ça :
« J’ai une bd sur lakelle je travail. vous pouver l’éditer ? » : On dit bonjour, on bannit le langage SMS,… C’est comme pour postuler à une offre d’emploi, c’est rare que l’on décroche un entretien en disant : « voila mon cv, vous pouver membaucher? »
Qu’importe le projet, nous nous efforçons de répondre à tout le monde, ce qui nous paraît être la moindre des choses… Mais là aussi, pensez que nous n’allons pas refuser juste pour le plaisir de dire non.
Un autre exemple, également vécu :
– Bonjour. Je travaille sur un projet. Pensez-vous pouvoir l’éditer ?
– Bonjour, malheureusement, nous ne prenons pas de nouveaux projets pour l’instant.
– Ah. C’est pas sympa. Vous êtes sûr que vous pouvez pas le prendre ?
Il faut penser qu’un projet d’album a un coût et l’éditeur ne peut pas couler non plus sa maison d’édition juste pour paraître sympa. En règle générale, il ne refuse pas par méchanceté gratuite.

 

Comment présenter un dossier de BD à une maison d’édition ?

Après ce petit rappel, voici ce que nous conseillons de mettre dans une présentation de projet :
– Une présentation générale du projet : pas la peine d’écrire un roman, une page maximum va suffire. Il s’agit ici d’une synthèse du récit, du nombre de tomes prévus, de tout ce qui peut intéresser un éditeur. C’est votre accroche !
– Quelques pages (crayonnées et encrées). Si vous travaillez déjà avec un(e) coloriste sur ce projet, des planches couleurs sont un plus.
– Quelques croquis, recherches,…
– La présentation des auteurs. Nous aimons bien savoir à qui nous avons à faire. Il ne s’agit pas ici de vous vendre ni de mettre votre CV mais c’est uniquement pour savoir avec qui nous échangeons.

Et bien évidemment, optez pour le format PDF avant de le mailer (évitez les fichiers à aller télécharger ailleurs). Faites attention à ne pas refiler de virus au passage ni d’envoyer des PDF trop lourds (pas besoin de joindre 30 pages en couleurs).

Enfin, un point important : ne vous découragez pas ! Ce n’est pas parce que votre projet ne trouve pas d’éditeur que vous devez renoncer à vos rêves.

Bon courage alors et surtout bonne chance dans vos recherches.

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